Le volcan Kawah Ijen est situé au sud de l'île de Java.
Sur cette photo, nous l'apercevons dépassant des nuages, lors de notre traversée en ferry entre Bali et Java.
Sur le programme que nous avons établi, nous devons faire l'ascension des derniers kilomètres à pied.
Camille et Thibaut ont annoncé directement que, eux, ils resteraient à l'hôtel pour une bonne grâce matinée.
Pascal et moi, baroudeurs que nous sommes, ne manquerons pas cette expédition!
Donc, ce matin là, départ à bonne heure moins le quart (c'est à dire à 5h30 du matin!)
Un 4x4 nous attend devant l'hôtel pour un périple de 2 heures avant d'arriver à l'aire de stationnement du départ de la randonnée. Au départ, les routes sont correctes puis nous finissons les derniers kilomètres à escalader la montagne en 4x4 sur des pistes plus ou moins ravinées. L'usage du 4x4 est absolument indispensable. Le port de la brassière de sport est tout aussi utile pour tenir en place ma poitrine. C'est incroyable comme la piste est chaotique!!
Notre ascension se fera sur 3km avec une dénivelée de 536m. C'est tout à fait abordable.
Le problème est que l'accès au cratère est interdit dû à l'activité volcanique. Les porteurs de soufre ne sont pas autorisés à travailler par rapport aux dégagements importants de soufre.
Notre guide, après s'être informé auprès de ces collègues, nous dit que nous pouvons toutefois montés sur le bord du cratère. Nous voilà partis.
L'activité du volcan fait que la végétation est par endroit toute sèche.
Pendant la montée, nous entendons des bruits d'animaux et notamment le cris des grands singes qui peuplent cet endroit. Nous avons essayé de les localiser, mais la végétation est tellement dense que nous ne les verrons pas.
En chemin, nous trouvons des paniers remplis de soufre que les porteurs ont laissés sur le bord du chemin.
A mi parcours, nous arrivons à la station de pesée du soufre. En temps normal, les porteurs mènent à dos d'hommes leur cargaison de soufre et font la pesée. C'est là qu'est déterminé leur salaire. Il faut beaucoup de soufre pour un maigre salaire.
Au détour d'un virage, cela devient vraiment lunaire et nous arrivons sur les bords du cratère.
Nous surplombons le volcan et son lac aux eaux turquoises.
L'effort de la montée est largement récompensé par la vue époustouflante qui est sous nos yeux.
En contrebas, l'activité du volcan est bien là.
Des touristes se sont risqués près des vapeurs de soufre et du site de collecte.
Le vent étant tourbillonnant, nous décidons de rester sur les abords du cratère.
Le spectacle est tout aussi joli.
Ce lac fait partie des lacs les plus acides du monde
Les parois sont lunaires
Par moment, les fumées envahissent tout le fond du cratère.
En voyant le décor et les parois abruptes, on imagine bien le dur labeur des ouvriers qui gravissent la montagne les paniers vides puis descendre la falaise sur un petit sentier très escarpé et faire le retour chargé comme des mulets. C'est un véritable travail de forcenés qu'effectuent ces hommes, remontant du cratère plus de 70kg, dans les vapeurs de soufre néfaste à haute dose.
Sur le chemin du retour, nous croiserons deux personnages locaux, le géomètre sismographe, qui monte pour effectuer des levés et contrôles d'activités, puis le porteur qui a servi Nicolas Hulot lors de son reportage sur le Mont Ijen. Pour l'anectode, le reportage est magnifique si vous ne le connaissez pas, mais la logistique autour de Nicolas Hulot a facilité sa tâche. Il s'est fait déposé en hélicoptère, paraît-il !!
